INTERVIEW : Rencontre avec Elsa Snakers, co-fondatrice d'APOTICARI

Apoticari où l’artisanat au centre de la beauté

« En découvrant l’Hôtel-Dieu (ndlr un ancien hôpital construit au Moyen-Âge au cœur du
Puy-en-Velay), j’ai été profondément marquée par son ancienne pharmacie. C’était un lieu où l’on soignait les pèlerins avec des plantes, où la beauté et la santé étaient intimement liées au geste, au territoire, à la nature », explique Elsa Snakers. Ce lieu séculaire devient alors la toile de fond d’Apoticari, un espace ancestral qui inspire les cosmétiques proposés par la marque. Cette dernière se distingue par un ancrage direct dans la région auvergnate, une manière d’être proche des ateliers mais aussi de celles et ceux qui façonnent les produits. « Nous travaillons avec des producteurs locaux, récoltons certaines plantes à la main, distillons à l’ancienne dans des alambics en cuivre. Nos soins ne sont pas simplement naturels, ils sont enracinés dans un savoir ancestral et local ». 


Apoticari reprend les méthodes d’apothicaires autant dans la fabrication des produits que dans leurs compositions. Les plantes sont distillées à la vapeur douce dans des alambics en cuivre afin d’obtenir des hydrolats riches et vivants. Les savons relèvent de la saponification à froid, une technique ancestrale qui préserve les ingrédients. Ainsi, les savons Apoticari conservent l’ensemble de leurs propriétés. Quant aux huiles végétales, elles sont extraites par pression à froid, sans solvant.
Apoticari se concentre sur le geste, concept manifeste d’un label authentique. « Au-delà des procédés, il y a un esprit : des formules courtes, des usages polyvalents, des soins qui respectent le rythme des saisons et des peaux », détaille Elsa. Apoticari inverse la courbe de la beauté contemporaine avec un vrai intérêt porté sur la
transmission.

Depuis sa création en octobre 2024, Apoticari a déjà conquis un public averti, amateur d’une clean beauty à la française. Le produit best-seller ? L’hydrolat de verveine. Multi-usage et accessible, il s’utilise quotidiennement pour des effets immédiats. « Bio-mimétique, son pH est proche de celui de la peau, ce qui lui permet de rééquilibrer, apaiser et préparer l’épiderme à recevoir le soin. Il tonifie la peau et ravive l’éclat du teint. Sur le plan émotionnel, il calme sans endormir, c’est une plante légère, qui apaise l’esprit tout en restant vivifiante », dévoile l’entrepreneuse.



Les secrets beauté d’Elsa Snakers

Elsa incarne réellement la philosophie Apoticari. Cette passionnée de plantes anciennes et de remèdes ancestraux ne cesse de s’informer en lisant des livres notamment ceux d’Hildegard de Bingen, pionnière en matière d’herboristerie et de cosmétiques naturels. Passée par de grands groupes comme L’Oréal et La Colline, elle a décidé de se tourner vers la clean beauty dans le prolongement de sa passion pour l’artisanat, comme elle l’explique : « J’ai commencé ma carrière dans les grands groupes, puis j’ai fait de la publicité pour des marques de luxe. Mais ce qui me touchait vraiment, c’était l’artisanat, le geste, la matière, le temps long. C’est ce qui m’a naturellement conduite vers la stop-motion, un art minutieux où chaque image est fabriquée à la main ».

Dans sa routine quotidienne, Elsa intègre l'ensemble des produits Apoticari en les mariant à quelques astuces de grand-mère toujours aussi efficaces. « Le matin, je
commence par un splash d’hydrolat de verveine avec des compresses d’hydrolat de bleuet sur les yeux pour décongestionner puis j’enchaîne avec un massage en utilisant notre élixir au calendula. Ensuite, j’utilise le contour des yeux à la menthe et une SPF », détaille la co-fondatrice. Pour le soir, la routine est simple mais les produits restent les mêmes : « Le soir, je fais un double nettoyage doux avec notre nouvelle huile démaquillante à la cameline, je vaporise de nouveau de l’hydrolat et j’applique notre oléo-sérum à l’huile de bourrache puis la crème au bourgeois de hêtre ». Son secret ? « Ne pas trop en faire. La peau peut se réguler, si on la laisse en paix ».


Le premier souvenir beauté ?

« Le masque à l’argile verte. J’ai eu beaucoup d’acné quand j’étais ado et c’était mon rituel pour essayer de reprendre le contrôle. L’argile a des vertus incroyables, elle purifie, aspire et régule. À l’époque, je la laissais complètement sécher mais j’ai appris depuis qu’il ne faut surtout pas. L’agile agit tant qu’elle reste humide. C’est un soin brut, essentiel que je n’ai jamais vraiment quitté ».

La beauté pour Elsa passe avant tout par un geste d’amour envers soi, une sorte de rituel que l’on s’accorde : « La possibilité de se reconnecter à soi. C’est un espace intime, presque sacré, où l’on peut écouter ce dont on a besoin, physiquement, émotionnellement, et y répondre avec douceur ». Dans les secrets beauté et bien-être qu’elle met en pratique, Elsa pioche dans les traditions : tisanes de framboisier et cataplasmes d’argile. En effet, la jeune maman utilise beaucoup la feuille de framboisier, plante plébiscitée dans la santé féminine pour ses bienfaits pluriels.



Vers une beauté plus durable

Le dialogue avec Elsa sur Apoticari invite à repenser le concept de beauté. Alors
que des cosmétiques sortent tous les jours sans discontinuer, la fondatrice souhaite quant à elle ralentir sa consommation : « La beauté n’est pas un combat, c’est un soin. Il faut s’interroger aussi sur ce qu’on met vraiment sur notre peau. Trop de soins dits "clean" contiennent encore des actifs venus de l’autre bout du monde, cultivés sans traçabilité, formulés avec des conservateurs douteux ou des textures siliconées qui donnent l’illusion du soin sans rien réparer ». La beauté est avant tout une question de transmission, des gestes qui s'apprennent de génération en génération. Un précepte revendiqué par Apoticari dans ses différentes gammes : « La beauté, ce sont ces petits rituels simples et sensoriels qui traversent les générations ».

Pour sa première année d’existence, Apoticari multiplie les projets avec l’ouverture d’un spa dans sa boutique du Puy-en-Velay l’été prochain et, peut-être, une arrivée prochaine à Paris.


Sa dernière nouveauté ?

Une huile démaquillante à la cameline, 100 pour cent d’origine naturelle, sans parfum ajouté, enrichie en huiles végétales bio pressées à froid. Un bonheur à appliquer chaque soir qui prouve bel et bien le talent d’Apoticari pour prendre soin de notre
peau en toute conscience…